C’est un des mes contacts professionnels qui m’a envoyé la vidéo qui va suivre.
Il voulait savoir ce que j’en pensais et m’a dit que si cela pouvait m’inspirer, je pouvais écrire un article de blog pour m’exprimer sur son contenu. J’ai commencé à la regarder et au bout d’une minute, j’ai arrêté. J’ai eu à nouveau mon contact au téléphone et je lui ai dit « Tu es sûr que je peux m’exprimer sur le sujet ? Parce que ce sera à charge. » Ce à quoi il a répondu « Mais oui, au contraire. »
Dont acte.
J’ai quand même visionné 3 minutes de vidéo au total pour m’assurer que les choses n’allaient pas changer en cours de route. Mais non, ces minutes de plus étaient vraiment à l’image de la première.
Ainsi, rien que sur la première minute de vidéo, j’aurais énormément de choses à dire, mais je vais me concentrer sur le point qui m’est le plus insupportable.
Avant de vous le dévoiler, je vous invite à lire la vidéo jusqu’à 1’15.
Ce qui me fait réagir, c’est d’abord que ce professeur explique clairement que la qualité d’une prise de parole se met en équation. Mais surtout, ce qui m’est impossible à entendre, c’est que selon lui la qualité d’un discours dépend d’abord de la masse de connaissances de l’orateur, un peu de sa pratique et quasiment pas se son talent. Il explique donc que si vous amassez beaucoup de connaissances, que vous pratiquez juste un peu et que vous n’avez pas de talent, vous ferez une prestation de grande qualité.
Ce qui est magique c’est que ce monsieur démontre exactement l’inverse de son propos.
En effet, il respecte à la lettre l’équation qu’il a présentée à savoir :
- Il a énormément de connaissances théoriques sur la prise de parole, puisqu’il est capable d’en parler une heure.
- On voit qu’il pratique peu puisqu’il est à bout de souffle en moins de 3 minutes.
- Il n’a aucun talent d’orateur.
Et pourtant sa prestation est catastrophique.
Il balance un contenu théorique prototypé sans incarner son propos lui-même.
Je n’ai jamais imaginé mettre la prise de parole en public en équation. Mais si je devais le faire, je prendrais l’équation de ce professeur et l’inverserais intégralement.
Pour ce qui est de la connaissance, les gens qui prennent la parole et qui se cachent derrière leurs connaissances exclusivement sont ennuyeux, s’écoutent parler et n’ont aucune générosité. Savoir se détacher de sa connaissance pour se consacrer à la connexion à l’audience augmentera la qualité de votre prise de parole. Se cacher derrière la connaissance est une manière de nourrir le manque de confiance en soi. Lâcher-prise sur ces connaissances est une manière de s’ouvrir à l’autre et de passer à un niveau supérieur d’échange.
Pour ce qui est de la pratique, la prise de parole nécessite beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de pratique. On passe une vie à s’entraîner, comme dans les arts martiaux. On affine, on perfectionne, on module. Encore, encore. Avec la pratique viennent l’aisance, la découverte de soi, la légèreté et la maîtrise. Et c’est ainsi qu’augmente encore plus la qualité de votre prise de parole. La pratique donne confiance et permet d’explorer de nouvelles pistes. Cela permet de ne pas tomber dans la facilité, de ne pas être prisonnier de ses certitudes, de diminuer son ego et de rester humble.
Enfin, bien sûr que le talent va faire monter en flèche la qualité de vos prise de parole. Comme pour la musique ou les mathématiques, nous ne sommes pas égaux vis-à-vis de certaines disciplines. Il existe des Mozart dans toutes les disciplines. Et la prise de parole n’échappe pas à la règle. Lorsqu’il n’était qu’adolescent, le plus grand coach au monde et un des plus grands orateurs qui soit, Tony Robbins, gagnait déjà tous les concours de prise de parole en public qu’il présentait, devant des adultes confirmés. Nous ne sommes pas censés devenir des Mozart, mais heureusement qu’il y a des orateurs de talent pour nous inspirer, nous montrer la voie, nous donner envie d’être ce qu’ils sont et nous tirer vers le haut.
Même si de nombreux points théoriques et méthodologiques sont vrais dans cette vidéo, moi je dis : « Tout faux Monsieur Winston« .
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