Savoir parler avec authenticité correspond à dire ce que l’on pense et penser ce que l’on dit.
Authenticité = franchise + sincérité.
A une époque où tout doit être markété, politiquement correct et où le moindre propos peut être sorti de son contexte afin de créer un procès d’intention immédiat, parler avec authenticité est devenu un véritable défi émotionnel et personnel.
Penser et s’exprimer librement demande plus que jamais du courage et de la détermination.
Si vous êtes un peut trop pragmatique, factuel et direct, et que vous n’allez pas dans le sens de la pensée mainstream, il y a de fortes chances que l’on vous classe dans la catégorie Extrémiste.
N’essayez pas de lutter, vous n’en aurez pas le temps.
Du moment où vous tenterez d’exprimer une contradiction avec nuance et en plus d’une phrase, l’affaire sera pliée. Vous aurez déjà été placé dans une case bien étiquetée, bien limitante et dont vous ne pourrez plus sortir.
De toute façon, si vous n’êtes pas dans le camps des bons, c’est que vous êtes dans le camps des mauvais. Qui en a décidé ainsi ? Le camp des bons bien sûr.
Une classification facile et sans aucun niveau de nuance qui permet de nourrir une société polarisée qui s’auto-censure à outrance.
Mais est-ce que c’est un problème ?
Dans la mesure où quoi que vous disiez et quoi que vous fassiez, il y aura toujours quelqu’un pour détourner ou déformer votre propos ; dans la mesure où l’on voudra toujours vous cataloguer, pourquoi ne pas se laisser aller et se libérer de tout ça ?
Je connais la réponse : la peur du rejet, le besoin d’être aimé, le besoin de reconnaissance.
Cela nous touche tous : j’en suis victime comme tout artiste qui a besoin d’exposition.
Mais je fais le choix de ne pas m’y soumettre.
Car, si je m’y soumettais, je commencerais à adapter mon propos et mes actions en fonction de ce que je crois que les gens pensent ou attendent de moi.
Il n’y aurait donc plus d’authenticité. Je ferais en sorte de passer en dessous des radars, de ne pas faire de vague, pour ne pas déranger, ne pas brusquer et surtout pour me protéger par manque de courage.
Si j’avais gardé cette attitude qui a empoisonné ma vie très longtemps, je n’aurais pas lancé ce blog.
Je ne jouerais pas mes spectacles avec un vrai franc-parler.
Je ne donnerais pas de conférence en exprimant ma vision du monde.
Vous ne seriez pas en train de lire cet article.
D’accord ou pas, nous ne pourrions pas en débattre.
Ce serait dommage non ?

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