Faire des pauses dans un discours est une chose indispensable.
Facile à dire, mais lorsqu’il est question de le mettre en pratique, les choses se corsent.
Faire une pause lors d’une prise de parole équivaut à placer des respirations au coeur de son exposé.
Comment placer ces respirations ?
En respirant.
Bien sûr, tout le monde respire, pour éviter l’asphyxie.
Ceci dit, la spécificité de la respiration sur scène est qu’elle est un élément de communication en elle-même.
Lorsque l’orateur se centre, respire amplement, sourire aux lèvres il permet à l’audience d’intérioriser ce qui vient d’être dit. C’est aussi l’occasion pour lui de se rassembler, de se centrer et de profiter de l’instant.
C’est un moment où tout le monde peut reprendre son souffle, littéralement et mentalement.
Avec la respiration, le corps s’oxygène amplement et chargé d’une nouvelle vague de bulles d’oxygène, il repart de plus belle.
Comment se fait-il que ces pauses soit parfois si difficiles à réaliser ?
Cela vient du fait que nous sommes bien trop focalisés sur nos objectifs : ne pas oublier notre texte, aller au bout de notre propos, ne pas bafouiller etc.
Cela nous met en tension et fait que nous restons bloqués dans notre mental plutôt que de nous centrer dans le moment en prenant confiance.
Comment contourner cela ?
En pratiquant.
En pratiquant et en répétant régulièrement nos prises de paroles avec des respirations imposées qui vont amener notre corps à ce que ce soit lui qui les demande.
C’est comme un art martial, du théâtre ou de la danse : les respirations sont placées dans la pratique et ne sont pas pensées sur l’instant.
Il est impossible d’être sur scène et de se dire « Après mon introduction, je respire. » ou « Après en avoir fini avec l’exposé de la situation financière, je respire ».
Respirer ne se pense pas.
La respiration est un acte inconscient, une action réflexe.
Lorsque l’on manque d’air, le corps va enclencher une inspiration malgré nous. En tant qu’orateur, nous devons pratiquer la respiration pour que le corps nous la demande régulièrement et de manière réflexe.
Savoir respirer sur scène nécessite donc de pratiquer encore et encore pour que cette action réflexe prennent le pas sur nos pensées.
Notre mental a tendance à nous faire enchaîner paragraphe sur paragraphe afin de maintenir cet objectif inconscient : aller au bout du propos sans ne rien oublier et sans bafouiller.
Si le corps n’a pas été programmé par la pratique, il ne pourra pas jouer son rôle d’interrupteur de pensées. Et nous accélèrerons, en passant rapidement d’un argument à un autre, sans réelle pause, sans réelle respiration.
Une prise de parole est avant tout un voyage.
Pourquoi ne pas en profiter un peu ?

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